Première ville libérée de France, la Ville de Bayeux a lancé en 1994, dans le cadre du cinquantième anniversaire du Débarquement en Normandie, cet événement international annuel. Il consiste en la remise d’un Prix prestigieux à des journalistes du monde entier et concerne les quatre catégories de médias : presse écrite, radio, télévision et photographie. Au-delà de la remise de trophées, le Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre propose une semaine riche d’échanges, de rencontres, de débats avec le public (jeune et moins jeune) pour prendre le temps de mieux comprendre l’actualité internationale.
Les différents rendez-vous (soirées, salon du livre, expositions…) abordent les conflits connus ou moins connus et apportent un décryptage de l’actualité, une connaissance du métier de reporter, en présence de ceux qui couvrent tout au long de l’année les soubresauts de la planète. Les plateaux de journalistes réunis pour l’occasion et la qualité des échanges avec les reporters de télévision, radio, presse écrite et photo font du Prix Bayeux Calvados-Normandie un rendez-vous incomparable.
Les expositions, du 8 octobre au 4 novembre
Raconter la guerre, Hôtel du Doyen
Une exposition originale et largement inédite retrace, depuis l’expédition de Crimée
jusqu’à la guerre de Syrie, l’évolution de la profession des correspondants de guerre. Au-delà des techniques et des matériels de reportage utilisés, elle relate avant tout l’histoire des hommes et des femmes qui, depuis le milieu du XIXe siècle, ont arpenté les champs de bataille pour tenter de ‘raconter la guerre’.
Yuri Korizev/Noor, Please slow freedom, en extérieur
"La guerre en Irak avait pour but d’éliminer les armes de destruction massive de
Saddam Hussein. Or, il s'est avéré qu'il n'en possédait pas. Oups ! Quand on décide
d'occuper un pays, il faut savoir qu'on ouvre la boîte de Pandore. Quinze ans plus tard,
le peuple irakien et le monde entier subissent toujours les conséquences de l’invasion
menée par les États-Unis. Les Américains ont commis en Irak des erreurs monumentales, la première étant de mettre les Sunnites en situation de faiblesse après l’invasion en 2003, ce qui a conduit bon nombre d’officiers de l’armée irakienne, qui n’avaient rien à gagner dans une domination chiite du pays, à rejoindre les rangs de l'État islamique." (Yuri Korizev/Noor)
Yemen, la guerre loin des yeux, exposition collective, Tapisserie de Bayeux, chapelle
Trois ans de conflit, plus de 10 000 morts et 9 millions de personnes menacées de famine. Des dizaines de milliers de sorties aériennes pour bombarder les villes du nord du Yémen. Mais pas d’images, ou presque, de ce terrain de guerre interdit aux journalistes.
Tout est mis en place pour empêcher les regards extérieurs, dans la partie nord du pays, sous contrôle des rebelles houthistes, comme au sud, où se trouve le pouvoir reconnu
par la communauté internationale du président Hadi. Pour déchirer le voile qui interdit le Yémen aux regards extérieurs, il faut composer un kaléidoscope de regards de photographes étrangers ou yéménites. Ceux qui sont parvenus à se glisser dans ce qui fut, il y a si longtemps, baptisé "l’Arabie heureuse", et qui glisse dans une violence et une catastrophe humanitaire sans fond.
Oscar B. Castillo, Venezuela, la chute d’un rêve, espace d’art actuel, le Radar
Pendant plus de six ans, Oscar B. Castillo a documenté la violence au Venezuela. Bien que l’état de guerre n’y soit pas formellement déclaré, la désintégration sociale y est à son paroxysme. Dans son travail, Oscar B. Castillo se concentre sur l’aspect humain
de ce qu’il nomme "un fléau dévorant les vies de la société vénézuélienne".
Son travail documentaire vise à ouvrir le débat et parler de ce "cancer" qui dévore le
Venezuela. Oscar B. Castillo déconstruit comment la haine, la polarisation, les intérêts
économiques, la corruption et l'impunité constante ont conduit à une rupture sociopolitique
Colin Delfosse et Michele Sibiloni, République Démocratique du Congo : la crise de l’ombre, Musée d’art et d’histoire Baron Gérard
Cette exposition du HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, confronte les regards de deux photographes, Colin Delfosse et Michele Sibiloni, afin de mettre en avant des crises de déplacements de populations oubliées, notamment en République
Démocratique du Congo (RDC) et dans les pays voisins.
Dans ce pays d'Afrique centrale, près de 4,25 millions de Congolais ont été contraints de fuir les conflits et la violence. Plus de 600 000 Congolais sont réfugiés dans les pays voisins. Par ailleurs, plus d'un demi-million de réfugiés, issus de pays limitrophes, cherchent refuge en RDC, exerçant ainsi une pression considérable sur la communauté d'accueil.
Shah Marai/AFP, Afghan Lives, Mémorial de la Bataille de Normandie
Vingt ans de carrière et plus de 20 000 clichés de l’Afghanistan, c’est l’immense héritage que Shah Marai, chef photographe de l’AFP à Kaboul, a légué à l’Histoire en périssant le 30 avril dernier avec 9 autres journalistes dans un double attentat à la bombe.
Des clichés souvent uniques et saisissants, dont on retiendra surtout ceux qui n’évoquent pas la guerre, un paradoxe dans ce pays ravagé par plus de 30 ans de conflits. Enfants rieurs, ballons multicolores, travailleurs harassés, femmes discrètes ou conquérantes : le regard bleu azur de Marai, célèbre chez tous les journalistes qui vivaient ou sont passés en Afghanistan depuis la fin des années 1990, préférait s’attarder sur la vie quotidienne de ses compatriotes.
Entrées libres.
+ Pour le 25e anniversaire, exposition de 18 photos ayant illustré les affiches du Prix Bayeux-Calvados-Normandie visibles sur les grilles de la Préfecture de Caen.
Programme à télécharger :
http://bayeux-bessin-tourisme.com/wp-content/uploads/2017/12/Programme-Prix-Bayeux-2018.pdf
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